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Déplacement de Jean Asselborn en Libye
Sur invitation du gouvernement libyen d’entente nationale, le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, s’est rendu à Tripoli en Libye, le 5 février 2018.
Alors que le pays traverse une grave crise politique et sécuritaire et fait face à des défis considérables en termes de migration, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a notamment rencontré à Tripoli le ministre des Affaires étrangères de la Libye, Mohammed Taher Syala, et a pu s’entretenir la veille à Tunis avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé.
Au cours de son déplacement à Tripoli, Jean Asselborn s’est rendu au centre de détention de Tarek Al Matar afin de se rendre compte sur le terrain des conditions de vie et de détention des personnes retenues dans ce centre. Il a également pu assister à l’embarquement de migrants pour des vols de retour volontaire vers le Sénégal et le Cameroun organisées avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans un hangar aux abords de l’aéroport de la capitale libyenne. Sur place, le ministre s’est entretenu avec les représentants du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et de l’OIM et a pu recueillir les témoignages de plusieurs personnes qui sont arrivées en Libye, en provenance notamment d’Erythrée et de pays d’Afrique de l’Ouest.
"Le problème de la migration en Libye ne se résoudra pas tant que le pays n’aura pas retrouvé une certaine stabilité politique", a constaté Jean Asselborn, en soulignant la nécessité d’un gouvernement unifié, légitime et capable d’assurer le bon fonctionnement de l’Etat et des services publics. A cette fin, le ministre Asselborn a réaffirmé le plein soutien du Luxembourg et de l’UE aux efforts de l’Envoyé des Nations Unies, Ghassan Salamé:"Les trois impératifs sont de doter le pays d’une constitution, de tenir des élections législatives et présidentielles crédibles et d’œuvrer à la réconciliation nationale.".
Au cours de sa visite de terrain, le ministre a pu constater que les conditions de vie des migrants, en particulier dans les centres de détention sont loin d’être satisfaisantes. Dans ce contexte, le ministre s’est félicité de la volonté libyenne d’enquêter sur les abus et violations des droits de l’homme commis dans ces centres et de procéder à la fermeture des centres dans les meilleurs délais. Jean Asselborn a plaidé auprès des autorités libyennes pour qu’elles coopèrent plus étroitement avec les agences onusiennes et pour qu’elles concluent un accord formel avec le HCR afin d’améliorer le traitement des migrants et des réfugiés en Libye. Il s’agit de trouver des alternatives à la détention, en favorisant les retours volontaires assistés et la réinstallation des personnes les plus vulnérables.
Le ministre Asselborn a également rappelé que le Grand-Duché soutient les efforts européens pour démanteler les réseaux de trafiquants de migrants en participant activement à la mission EUNAVFOR MED: Le Luxembourg fournit la moitié des avions de surveillance de l’opération Sophia et contribue au financement des formations des garde-côtes libyens assurées par l’opération européenne. De même, le Grand-Duché contribue à hauteur d’un million d’euros au programme du HCR visant à renforcer la protection des migrants et des réfugiés en Libye.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes